Impossible de passer à côté du raz-de-marée de critiques (bonnes ou mauvaises) qui pullulent sur le net et dans les médias.
Quelles sont les grandes critiques qui sont faites au film ?
Premièrement , il « ressuscite » (ou remet au goût du jour ) une saga de 23 albums, « Valérian, agent spatio-temporel » crée en 1967 – rebaptisée 40 ans plus tard en « Valérian et Laureline » – saga qui a bercé une époque et qui est souvent considérée comme précurseur de la Bande Déssinée SF.
Avec tout l’affect qui existe autour de Valérian et Laureline, une adaptation cinématographique allait forcément être controversée, même si Luc Besson confie lui aussi son attachement à l’œuvre originale.
Les premières images du monde revisité par le réalisateur nous montrent un décor épuré mais néanmoins impressionnant visuellement. Entre en scène le héros, Valérian, qui est bien loin du grand brun ténébreux et musculeux de la bande dessinée : le physique de Dane DeHaan ne colle pas au personnage crée par Christin et Mézières, et lorsque celui-ci sort une réplique à vocation humoristique, cela fait difficilement mouche.
Ensuite, on observe un chauvinisme médiatique non dissimulé autour du film, présenté parfois comme le nouveau « Star Wars Français ». De quoi ajouter une couche d’aigreur aux fans susceptibles (difficile de parler de Star Wars sans diviser). Et quand ce n’est pas Star Wars, on entend beaucoup parler d’un « remake du 5ème Element » (également réalisé par Luc Besson), lui aussi souvent porté aux nues par un fan-club passionné.
Il faut de plus savoir que Valérian et Laureline a été également adapté sous la forme d’une série d’animation franco-japonaise. Aujourd’hui, c’est sur un schéma blockbuster qu’il sort en salle, casting international à l’appui. Un film gros budget « à l’Américaine » pour une production pourtant 100% Armoricaine. Tout cela place l’œuvre dans un espace mondial, qui va bien au-delà des frontières hexagonales. La Bande dessinée permettait de découvrir quelque chose de nouveau à chaque album. Avec le film, on se retrouve malgré nous dans un schéma un peu trop « déjà vu » , avec des répliques de fin de séquences téléphonées, des claps un peu attendus et une héroïne un peu trop effacée.
« Chaque nouvel album peut nous conduire absolument où nous voulons » J.C Mezière
Car avant Valérian et Laureline il y avait bien peu de femmes représentées dans le 9ème art et c’est après les premiers tomes que sont apparues les Yoko Tsuno ou Natacha.
Que vous conseiller en somme !?
Si vous découvrez le milieu de la science-fiction, vous passerez un moment agréable tout en découvrant ou redécouvrant un pan important de la BD française (et accessoirement de nombreux acteurs français qui apparaissent en cameo tout au long du film).
Le message est gentillet et le long-métrage n’est pas trop violent.
Cependant si vous souhaitez véritablement vous plonger dans l’univers créé par Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, vous devriez plutôt vous procurer les albums originaux qui sont tous d’excellente qualité.
En effet, ces deux là ont toujours été constants dans leur capacité à accoucher d’un ouvrage net et agréable à lire.
Notre petit coup de cœur va tout de même au tome 4 sorti en 1972, Bienvenue sur Alflolol, qui traite en partie d’écologie politique. Un tome calme mais prenant, un des albums les plus attachant et charmant au seuil de cette riche saga dont on n’a pas fini de parler.