Premier « concept album » de l’histoire du rock, repoussant à l’époque les limites de la technologie, nécessitant des mois et des mois de travail minutieux ainsi que l’intervention de nombreux musiciens extérieurs (on y entends pèle-mêle violons, cors, clarinettes, instruments indiens…)… La liste des innovations réalisées avec Sgt Pepper donne le tournis : les titres s’enchainent, sans pause, dans un ordre précis et construit, comme si le 33 tours racontait une histoire. D’ailleurs, pour la première fois dans l’Histoire de la pop naissante, les paroles des chansons apparaissent au verso de la pochette.[/vc_column_text][vc_single_image image= »14146″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]L’album synthétise à lui seul l’été 1967, l’été du « Flower Power », l’apogée peace and love d’une nouvelle génération née après la guerre. Au delà de son encrage temporel, Sergent Pepper constitue un véritable trip sonore, s’inscrivant dans le mouvement psychédélique naissant, puisant ses racines dans l’underground, l’exposant au grand public. De l’orchestre de Fanfare aux ambiances Music Hall, de la World Music – tendance sitar/tablas – aux envolées expérimentales dans la lignée de Cage ou Stockhausen – à grand renfort de bandes inversées et de cut up – de la parodie de publicité Kellogg’s aux ambiances de cirque victorien, l’album s’avère d’une richesse inédite, qui se prolonge dans les textes. Il y est autre autres question de parcmètres, de fugue adolescente, d’accident de voiture mais aussi de drogue, même si c’est entre les lignes.
Le monde écarquille les yeux, découvrant des Beatles moustachus, vêtus de vêtements hippies colorés… Où sont passés les gentils Fab Four qui chantaient Love Me Do, PS I Love You ou I Want To Hold Your Hand il y a seulement quelques mois? La révolution est totale. Indéniablement, au delà de ses qualités musicales, Sgt Pepper est le marqueur indélébile de son temps.[/vc_column_text][vc_single_image image= »14145″ img_size= »large » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
De l’intérêt du remix 2017…
[/vc_column_text][vc_column_text]Pour fêter les cinquante ans du chef-d’œuvre, EMI a donc décidé de produire un remix moderne, réalisé par Giles Martin, le fils de Georges Martin (producteur originel des séances), validé par Paul McCartney et Ringo Starr, ainsi que les ayants droits de Lennon et Harrison. Du sérieux quoi.Évidemment, à l’oreille, c’est beau, c’est rond, c’est flatteur, c’est probablement plus moderne, certes, certes … mais la question s’impose : pourquoi vouloir remixer le génie? N’est-ce pas une forme de révisionnisme soft? Imagine-t-on Céline retoucher le Voyage Au Bout De La nuit à la fin de sa vie? De Vinci reprendre La Joconde?
Originellement – les puristes le savent – le véritable son de Sgt Pepper est mono. Ce sont ces séances de mixage auxquelles ont participé les Beatles en 1967, celles qui ont demandé toute leur attention. La version mono est la plus fidèle à leurs volontés de 1967, c’est aussi celle que le grand public s’est pris dans la figure il y a 50 ans. La plupart des auditeurs n’étaient pas équipés en stéréo, cela restait un marché limité, principalement dédié aux disc-jockeys (d’où ces équilibres douteux, les voix isolées d’un côté et les instruments de l’autre, pour que les DJ puissent monter le niveau de la rythmique et faire danser plus facilement en soirée).
Une fois le mixage mono réalisé, la version stéréo était confiée à des ingénieurs du son subalternes, qui l’effectuaient en parallèle, avec parfois de notables différences. Sur Sgt Pepper, un effet de voix sur Lucy in the sky a disparu ; il y a carrément un changement de tonalité sur She’s leaving home ; une outro un peu plus courte sur la reprise de la chanson titre, et j’en passe… Pour beaucoup d’amoureux des Fab Four, on n’a jamais réellement écouté Sgt Pepper (mais aussi Revolver ou Rubber Soul !) si on n’a pas entendu le mixage mono – et de préférence en vinyle bien sûr. Il est indéniable que le son est plus « rock », plus brut, la rythmique souvent plus en avant. Le son tel que le groupe le rêvait, avec les moyens techniques de la fin des années 60.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_video link= »https://youtu.be/VzYBfJ2tXL8″ align= »center » title= »Strawberry Fields Forever, extrait des sessions de Sgt Pepper (Remix 2017) »][vc_column_text]La question reste donc posée : pourquoi vouloir remixer Sgt Pepper’s Lonely Heart Club Band en 2017? Il y a probablement derrière cette décision une histoire de gros sous, de gestions des droits d’éditions, mais ça, l’histoire officielle ne le dit pas…
Heureusement, les mixages mono des Beatles peuvent encore s’écouter : Ils ont même été ré-édités en CD en 2009. Contrairement aux versions originales de Star Wars totalement bannies par Georges Lucas au profit des « ré-éditions » numérisées et bidouillées de la fin des années 90, on peut encore goûter 50 ans plus tard au son brut des Beatles cru 1967.
Alors ne boudons pas notre plaisir : cette ré-édition 2017 nous donne l’occasion de découvrir quelques chutes de studio qui dormaient encore dans les tiroirs d’EMI, et va probablement permettre à une nouvelle génération d’écouter ce disque pour lequel le mot « génial » semble inventé.
Gageons que, pour ces futurs nouveaux fans, le graal ultime restera la recherche du vinyle original mono de 1967, car en remontant le fil de l’eau, on fini toujours par arriver à la source.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image= »14148″ img_size= »large » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]