Lubitsch nous donne Rendez-vous à Budapest au côté du petit peuple, ses bonheurs, ses mesquineries, entre jalousie sentimentale et galères sociales et tous les rapports qui vont avec. Petit à petit se profile une histoire d’amour par correspondance, sans que les deux tourtereaux épistolaires sachent qu’ils se côtoient et se frictionnent passablement dans la vie réelle, dans le petit espace professionnel…
60 ans avant que, via l’émergence d’Internet, le thème ne devienne un véritable raz-de-marée sociologique, Lubitsch composait déjà la plus fine comédie romantique qui soit sur le gouffre entre le fantasme et le réel, entre l’apparence et la profondeur à travers la correspondance amoureuse – et ainsi de pointer du doigt toute la bien misérable part d’illusion qui nous sert à juger superficiellement de nos contemporains. Le réalisateur va jusqu’au bout du procédé et nous offre des scènes mémorables, entre humour, quiproquos, et chavirements émotionnels. C’est beau, drôle, intelligent, subtil, magistralement écrit et interprété.
7.99€ à La Bourse