Le dernier en date, Café Zombo, est l’œuvre de Régis Loisel, l’immense auteur de Magasin général. Cet ouvrage se révèle non seulement être une réussite visuelle totale, mais également une BD charmante, à forte tonalité sociale. Il semble bien que Mickey ai rallié le village des irréductibles Gaulois! On y découvre un Mickey chômeur, risquant l’expropriation… Après une escapade bucolique, entouré de ses amis Horace, Minnie, Clarabelle et Donald, il réalise qu’un banquier véreux a mis la main sur son quartier pour le transformer en terrain de golf. Une intrigue bien loin des préoccupations habituelles de la souris la plus connue des Etats-Unis. Le dessin est magnifique, soigné, emprunt de la poésie des premiers Mickey, l’intrigue est plaisante, rythmée. Une très belle réussite.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_gallery interval= »3″ images= »13149,13150,13148″ img_size= »large »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]L’intérêt de Loisel pour Mickey est ancien et sincère. Pour la petite histoire, il avait postulé chez Disney en 1968, carnet de dessins à la main, et avait été recalé. C’est donc une formidable revanche pour lui aujourd’hui, mais pourquoi cette volte-face de la firme aux grandes oreilles?
Il s’agit en fait d’une idée proposée à l’origine par Jacques Glénat, déjà éditeur des grands classiques Disney en France, depuis plusieurs années. L’accord de principe a été relativement aisé à obtenir, le partenariat existant déjà. Il restait toutefois à convaincre quelques grands dessinateurs Franco-Belge de se réapproprier Mickey, en leur garantissant une réelle liberté de ton. Disney étant notoirement connu pour sa rigueur concernant l’utilisation de son univers, le pari semblait plus qu’hasardeux. Et puis, comment une « petite » maison d’édition telle que Glénat allait pouvoir travailler avec une multinationale, un géant connu et reconnu partout dans le monde?
Finalement, « Les gens de chez Disney se sont montrés sympas et ouverts » (dixit Jacques Glénat lui même). Il le fallait, tant cette série de Mickey vu par… explose les codes habituels et revisite le mythe avec audace. Le premier volume, Une Mystérieuse Mélodie (signé Cosey), imagine la rencontre entre Mickey et Minnie, avec une sensualité inconnue à ce jour. Lewis Trondheim, qui a écrit Mickey’s Craziest Adventures (avec Keramidas au dessin), a pu laisser libre court à toute la fantaisie qu’on lui connait : récit déstructuré, planches tronquées… Ce bon vieux Walt en perdrait son latin! Ajoutons à cette liste La Jeunesse de Mickey, imaginée par Tébo (Captain Biceps), une collection d’histoires courtes modernes et débordant d’humour. Et puis le Café Zombo de Loisel évoqué plus haut, qui vient de paraitre.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_gallery interval= »3″ images= »13153,13155,13154,13156,13151,13152″ img_size= »large »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Contre toute attente, c’est justement cette « folie créatrice » qui semble avoir séduit puis finalement convaincu Disney ; une envie de sortir Mickey, personnage centenaire, de ses aventures traditionnelles. Ils se sont donc laissé tenter par cette opportunité et le résultat est rafraichissant. Bien sûr, la « bible Disney » est toujours respectée, en filigrane : il n’est ici jamais question de violence, d’arme et de sexe. Les auteurs ont simplement réussi à jouer le jeu de l’univers Disney tout en renouvelant le genre, y apportant leur regard, mariant la culture quasi-artisanale de la BD Franco-Belge au rouleau compresseur de l’entertainement made in USA. Une synthèse peu évidente mais qui s’avère jusqu’ici réalisée avec brio.
Mickey est mort, vive Mickey ![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_single_image image= »13158″ img_size= »Large » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row]