Les dangers de la survalorisation de la liberté individuelle sont examinés dans cet ouvrage. L’idée défendue est qu’en multipliant les droits liés à la liberté individuelle, on nuit au bien public et, a fortiori, au fondement même du droit, qui vise avant tout à protéger les individus du mal que les autres pourraient leur faire.
Il est notamment question du concept de consentement souvent utilisé pour justifier des actes qui peuvent nuire à une personne, sous prétexte qu’elle y aurait consenti. Chapitre très intéressant, entre autres chapitres, tous pertinents, qui font de ce livre un incontournable.
Important aussi la critique de l’idée selon laquelle un individu est libre d’asservir son corps voire de renoncer à sa liberté. Ici l’auteur traite de cas comme celui du don d’organes.
Enfin, la critique de la théorie selon laquelle le principe de dignité humaine s’opposerait à la liberté individuelle est fondamentale ! L’auteur juge que l’opposition dignité/liberté vient d’une mauvaise compréhension du concept de dignité et que l’appel systématique à la dignité dans l’exercice ordinaire du droit risque de banaliser le concept, alors que le concept de dignité devrait être le présupposé évident, implicite et nécessaire pour demeurer le fondement sans lequel le droit ne peut exister.
L’ouvrage dans l’ensemble est clair. Fabre Magnan s’appuie toujours sur des exemples remarquablement analysés. Elle prend soin de replacer ses dires dans la perspective des théories juridiques et philosophiques classiques, ce qui permet des éclaircissements partagés.
Bei (Libraire) Crackers (critique Amazon)