Spiderman ou Naruto? Akira ou Sin City? Sangoku ou Batman? Mangas vs Comics, le match a commencé il y a quelques années déjà. Deux styles différents, avec chacun leurs aficionados et leur propre univers.
En 1990, Akira fut le premier manga publié en France. Trois ans plus tard, ce sera la sortie de Dragon Ball, la BD japonaise la plus vendue au monde : il s’en écoule plus de 17 millions d’exemplaires rien qu’en France! Ces mangas seront les premiers d’une longue série de titres, toujours plus variés, plus riches, plus audacieux. La vague manga ne cessa plus alors de déferler, avec un succès jamais démenti jusqu’à aujourd’hui. Le manga contemporain est un creuset où de multiples influences ont été brassées, sous la houlette d’Osamu Tezuka (1928-1989) qui a complètement révolutionné les codes du genre.
Que dire des Comics américains… Quel monde étrange! Où un éphèbe en collants bleus et slip rouge vole dans les cieux. Où un jeune homme orphelin se déguise en chauve-souris. Où un savant timide se transforme en monstre vert énervé. Un jour de juin 1938, Action Comics arrive sur les étals des marchands de journaux US pour seulement 10 cents. C’est la première apparition pour Superman. Il faudra attendre les années 60 pour que le genre s’impose en France et inspire ensuite le cinéma et la télévision, ultime symbole de la culture Américaine de l’entertainment. Un genre ensuite totalement dépoussiéré et ré-actualisé par des génies comme Frank Miller ou Alan Moore, qui vont approfondir le trait et noircir les personnages, leur donnant une nouvelle résonance plus contemporaine à la fin du 20ème siècle.
Alors, mangas ou comics? Mais au juste, parlons-nous d’une bataille culturelle ou d’une bataille économique? Laissons les amateurs choisir leur préférence, et pourquoi pas simplement apprécier chaque genre pour ce qu’il est : la représentation populaire et moderne d’un héritage culturel séculaire.